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On connaĂźt la vie de Sudhir Kakar par le rĂ©cit quâil en a lui-mĂȘme fait Ă diffĂ©rentes occasions, et notamment dans le livre autobiographique quâil a publiĂ© en 2011, A book of memory, confessions and reflections. Jâai aussi recueilli des informations lors de lâentretien quâil mâa accordĂ© en dĂ©cembre 2016 Ă Goa. Sudhir Kakar est nĂ© le 15 juillet 1938 Ă Nainital, une petite commune dans lâHimalaya, situĂ©e dans lâĂ©tat dâUttaranchal qui est devenu lâĂ©tat d'Uttarakhand en 2000. Il est issu dâune famille hindoue punjabie originaire de Lahore et appartenant Ă la caste des Khatris. Les Khatris, qui peuvent ĂȘtre hindous ou sikhs, se considĂšrent comme lâĂ©quivalent punjabi des Kshatriya, la caste guerriĂšre, en dĂ©pit du fait que la majoritĂ© dâentre eux travaillent depuis lâĂ©poque moghole dans le secteur marchand. Son pĂšre, qui est magistrat, est rĂ©guliĂšrement mutĂ© et Kakar grandit dans diffĂ©rentes villes comme Sargodha, Rohtak, Shimla et Jaipur. En 1955, aprĂšs son second cycle, ses parents lâenvoient faire des Ă©tudes dâingĂ©nieur Ă Ahmedabad. Ces Ă©tudes ne lâattirent guĂšre, mais Kakar obĂ©it sans rechigner. LâidĂ©e que le choix dâune profession puisse revenir Ă lâindividu plutĂŽt quâĂ sa famille ou que la jeune gĂ©nĂ©ration puisse se rebeller contre la gĂ©nĂ©ration des parents nâexiste pas Ă cette Ă©poque en Inde. A Ahmedabad, Kakar vit chez une de ses tantes maternelles, Kamla Chowdhry, une femme qui a Ă©tĂ© veuve trĂšs tĂŽt et qui vit la vie atypique dâune femme seule, Ă©voluant dans les cercles intellectuels de la ville et connue pour ĂȘtre la maĂźtresse du cĂ©lĂšbre physicien Vikram Sarabhai, pĂšre du programme spatial indien » et fondateur de lâInstitut indien de management Indian Institute of Management dâAhmedabad. Câest en vivant chez sa tante Kamla que Kakar dĂ©couvre la philosophie occidentale et la psychologie, disciplines qui le passionnent immĂ©diatement, contrairement Ă ses Ă©tudes dâingĂ©nieur qui lâennuient beaucoup. Il lit avidement Schopenhauer, Whitehead, Russel et Freud. Par le biais de la frĂ©quentation de sa tante Kamla et des amis qui lâentourent, Kakar dĂ©couvre la fascination pour le fait dâĂȘtre un individu, dâĂȘtre une personne qui nâa pas besoin de penser ou de se comporter uniquement comme un membre de sa famille ou de sa caste » Kakar 2011a 107. DĂšs lors, Kakar se sent trĂšs attirĂ© par cet idĂ©al dâindĂ©pendance quâil associe au monde occidental. Son attrait pour la psychologie est indissociable de son dĂ©sir confus de ne pas suivre le chemin que sa famille a tracĂ© pour lui. Pour de nombreuses annĂ©es, lâ homme psychologique », cet individu hĂ©roĂŻque, suivant ses dĂ©sirs et ses inclinations, Ă©chappant aux attentes sociales et aux attaches humaines » devient le modĂšle qui lâattire et le fascine Kakar 2011a 107. A la fin de ses Ă©tudes, Kakar avoue Ă son pĂšre ne pas aimer le mĂ©tier dâingĂ©nieur et lui demande de le laisser aller faire une licence Ă lâĂ©tranger dans une discipline qui lui plaĂźt, comme la psychologie, lâanthropologie ou la philosophie. Son pĂšre refuse de le laisser changer dâorientation professionnelle, mais finit par le laisser aller suivre un master en ingĂ©nierie industrielle en Allemagne. En 1959, Kakar va donc vivre Ă Hambourg, oĂč il fait lâexpĂ©rience dâune libertĂ© quâil ne connaissait pas et dĂ©couvre avec enthousiasme la vie Ă©tudiante allemande. NĂ©anmoins, ses Ă©tudes dâingĂ©nieur continuent de lui peser et ses doutes quant Ă son orientation professionnelle sâintensifient. La distance lui donne le courage de sâopposer franchement Ă son pĂšre et Ă sa famille. Il demande une fois encore, avec bien plus de force, Ă recommencer des Ă©tudes dans un domaine qui lui plaĂźt. Son pĂšre, qui nâest aucunement prĂȘt Ă cĂ©der Ă ce quâil voit comme un caprice de jeunesse, propose toutefois Ă Kakar un compromis au lieu de poursuivre ses Ă©tudes en ingĂ©nierie industrielle, comme câĂ©tait prĂ©vu, il peut Ă©tudier le management industriel, une discipline quâil juge Ă mi-chemin entre lâingĂ©nierie et la philosophie. Sudhir Kakar obtempĂšre et suit donc des Ă©tudes de management industriel et dâĂ©conomie entre 1959 et 1964. Au printemps 1964, Ă vingt-cinq ans, il retourne en Inde aprĂšs cinq ans passĂ©s en Allemagne. Ses parents pensent quâils vont enfin pouvoir lui faire obtenir un bon poste et le marier, mais Kakar se sent plus perdu que jamais. EngagĂ© en tant que chargĂ© de recherche au sein du dĂ©partement pour le management du dĂ©veloppement agricole et rural de lâInstitut indien de management, Ă Ahmedabad, il se voit confier la mission de recueillir des donnĂ©es sur les formes de leadership prĂ©sentes dans les institutions rurales et voyage beaucoup dans les campagnes du Nord de lâInde. Ses longs voyages lui laissent du temps pour essayer dây voir plus clair en lui-mĂȘme. Doit-il se ranger Ă lâavis de sa famille et trouver un bon poste dâingĂ©nieur ou de professeur de management ? Ou lui faut-il prĂȘter lâoreille Ă ses dĂ©sirs un peu fous de devenir Ă©crivain ou rĂ©alisateur ? Doit-il Ă©pouser lâune des jeunes filles sĂ©lectionnĂ©es par ses parents ? Ou doit-il partir Ă la recherche du grand amour, comme dans la littĂ©rature romantique dont il raffole ? Kakar est dans une grande confusion, dont il ne sait comment sâextraire. LâincomprĂ©hension de sa famille, peu disposĂ©e Ă tolĂ©rer ses hĂ©sitations plus longtemps, rend cette pĂ©riode encore plus douloureuse Kakar 2011a 152. Câest la rencontre du psychanalyste Erik Erikson qui va permettre au jeune Kakar de sortir de ce trouble intĂ©rieur. Erikson, qui est alors professeur de dĂ©veloppement humain Ă lâuniversitĂ© dâHarvard, passe quelques mois en 1964 Ă Ahmedabad pour travailler sur son livre consacrĂ© Ă Gandhi, publiĂ© en 1969 sous le titre La vĂ©ritĂ© de Gandhi les origines de la non violence. Il vit chez Kamla Chowdhry, la tante de Kakar, qui est alors directrice des recherches de lâInstitut indien de management. Kakar, qui vit aussi chez sa tante, lui parle de ses interrogations quant Ă son avenir professionnel, et plus gĂ©nĂ©ralement quant au genre de vie quâil veut avoir. Il se met Ă lire les livres du psychanalyste amĂ©ricain et dĂ©couvre ses thĂ©ories sur les diffĂ©rents stades du dĂ©veloppement psychosocial et son concept de crise dâidentitĂ© », qui semble tout dâun coup donner du sens au trouble intĂ©rieur qui lâhabite Mes problĂšmes dâidentitĂ© », bien que de durĂ©e peut-ĂȘtre excessive, faisaient partie dâune crise normative de lâadolescence et du jeune Ăąge adulte, oĂč mes talents personnels recherchaient, sans succĂšs pour le moment, un milieu professionnel qui leur convienne. En outre, ma confusion identitaire nâĂ©tait pas simplement personnelle mais sâinscrivait aussi dans la culture de ma communautĂ© â au sens oĂč cela reflĂ©tait la crise contemporaine dans le dĂ©veloppement historique de la classe moyenne indienne, dĂ©chirĂ©e entre lâOrient et lâOccident, divisĂ©e entre des conceptions du monde europĂ©enne et indienne Kakar 2011a 159. ConsidĂ©rant quâErikson est le guru que [son] identitĂ© indienne recherchait » Kakar 2011a 60, Kakar dĂ©cide quâil veut devenir, comme lui, un psychanalyste et un Ă©crivain. Bien quâil nâait aucun diplĂŽme de psychologie, Erikson se montre encourageant, et lui assure que sâil parvient Ă avoir un doctorat dans les trois prochaines annĂ©es, il fera de son mieux pour le prendre Ă Harvard comme assistant. Pour avoir un doctorat le plus rapidement possible, Kakar dĂ©cide de poursuivre en Ă©conomie, la discipline dans laquelle il a rĂ©alisĂ© son master. En 1964, il part pour Vienne, oĂč il fait une thĂšse sur le leadership dans les entreprises indiennes, utilisant pour cela les donnĂ©es quâil a recueillies dans les campagnes du nord de lâInde lors de lâenquĂȘte quâil a rĂ©alisĂ©e pour lâInstitut indien de management. Dans cette thĂšse, qui cherche Ă comprendre la façon dont les traits spĂ©cifiques de la culture indienne façonnent des formes particuliĂšres de leadership, il sâintĂ©resse pour la premiĂšre fois Ă la dimension culturelle des phĂ©nomĂšnes sociaux. En 1966, Kakar, qui a rempli toutes les obligations de son doctorat et rendu sa thĂšse, devient lâun des six assistants dâErikson Ă Harvard â avec, entre autres, le futur sociologue Richard Sennett. Câest Ă cette Ă©poque que Kakar, qui doit encadrer des Ă©tudiants de psychologie sans avoir jamais lui-mĂȘme Ă©tudiĂ© cette discipline, se met Ă lire abondamment de la psychologie et de la psychanalyse. Cela fait deux ans quâil a acquis le dĂ©sir de devenir psychanalyste, mais ce dĂ©sir nâest pas ancrĂ© dans une connaissance de la thĂ©orie analytique ou dans une expĂ©rience clinique personnelle. Ce qui motive avant tout son attirance pour la psychanalyse, câest la personnalitĂ© dâErikson, qui jouit sur le campus dâHarvard dâune trĂšs grande notoriĂ©tĂ© et que Kakar admire beaucoup depuis leur rencontre Ă Ahmedabad. En outre, les productions thĂ©oriques dâErikson le sĂ©duisent spontanĂ©ment, en ce quâelles accordent une place importante Ă la question de lâidentitĂ© et de la culture. Selon Erikson, les processus intrapsychiques ne suffisent pas Ă rendre compte du dĂ©veloppement dans toute sa complexitĂ©, et il faut complĂ©ter la thĂ©orie du dĂ©veloppement psychosexuel de Freud par une thĂ©orie du dĂ©veloppement psychosocial. InfluencĂ©e par lâĂ©cole culturaliste amĂ©ricaine, qui sâattache Ă relier les caractĂ©ristiques psychologiques des individus aux expressions particuliĂšres des cultures dans lesquelles ils Ă©voluent, son approche est portĂ©e par le souci dâintĂ©grer lâenvironnement social, Ă la fois restreint le rĂ©seau des relations interpersonnelles et Ă©tendu la sociĂ©tĂ© et la culture. En cela, il prend une certaine distance avec la thĂ©orie freudienne, rĂ©ticente Ă accorder une fonction inductive Ă lâenvironnement. Cette volontĂ© de donner une dimension sociale, culturelle et historique Ă la psychanalyse rĂ©sonne de façon particuliĂšrement juste aux oreilles de Kakar. Ses sĂ©jours en Europe et aux Etats-Unis ont mis en branle chez lui de profonds questionnements sur sa propre identitĂ©, et sur la place quây prend son ancrage dans la culture indienne. La thĂ©orie dâErikson lui fournit un outillage conceptuel pour se confronter Ă ces questions et Ă©baucher ce qui va constituer le projet intellectuel de toute sa vie, la formulation dâune psychologie culturelle indienne, ou plus prĂ©cisĂ©ment, la comprĂ©hension de la psychĂš et de la sociĂ©tĂ© en Inde au prisme de la pensĂ©e psychanalytique » Kakar 2011a 175. Kakar rentre en 1968 Ă Ahmedabad, oĂč il enseigne Ă lâInstitut indien de management. Il se marie la mĂȘme annĂ©e avec une jeune fille issue dâune grande famille commerçante de Bombay, aprĂšs avoir longtemps luttĂ© contre lâopposition de leurs familles respectives face Ă lâunion dâune Bania gujaratie et dâun Khatri punjabi. Il garde le dĂ©sir de devenir psychanalyste, sans savoir toutefois comment sây prendre. Il aimerait intĂ©grer une Ă©cole de psychanalyse amĂ©ricaine mais nâest pas mĂ©decin, condition nĂ©cessaire aux Etats-Unis pour entreprendre la formation dâanalyste. Câest une fois encore Erikson qui lui vient en aide. A sa demande en effet, le psychanalyste allemand Alexander Mitscherlich, alors directeur du Sigmund Freud Institute de Francfort, propose Ă Kakar de le prendre en formation. De 1971 Ă 1975, Kakar se forme au mĂ©tier dâanalyste Ă Francfort, en conduisant son analyse personnelle, en frĂ©quentant assidĂ»ment le Sigmund Freud Institute et en participant de façon plus large Ă la vie intellectuelle de Francfort, oĂč psychanalystes et spĂ©cialistes des sciences sociales travaillent en Ă©troite collaboration. Depuis sa fondation en 1923, lâInstitut de recherche sociale de Francfort est caractĂ©risĂ© par sa volontĂ© dâarticuler marxisme et psychanalyse dans lâĂ©laboration dâune thĂ©orie critique. Pour les grands penseurs de cette tradition comme le philosophe et sociologue Max Horkheimer et le psychanalyste Erich Fromm, la psychanalyse est avant tout une science complĂ©mentaire, qui prolonge la critique marxiste de lâĂ©conomie politique par une analyse de lâĂ©conomie psychique. La psychanalyse fournit au marxisme une thĂ©orie de la subjectivitĂ© qui lui fait dĂ©faut. Chez un autre penseur de lâEcole de Francfort, ThĂ©odor Adorno, la psychanalyse permet davantage dâĂ©clairer lâirrationalitĂ© sociale, la nĂ©gativitĂ© ou la dĂ©raison dans lâhistoire, et sâavĂšre ainsi un outil indispensable dans lâanalyse de la personnalitĂ© autoritaire, du fascisme, du nationalisme ou du racisme. Lâusage des concepts psychanalytiques pour un diagnostic critique de la sociĂ©tĂ© sâaccompagne dâune critique de lâanhistoricitĂ© de la thĂ©orie psychanalytique. Les penseurs de lâEcole de Francfort soutiennent que lâorganisation psychique doit toujours ĂȘtre resituĂ©e socialement et historiquement. Ils sociologisent la psychanalyse, refusent le noyau biologique de la dĂ©couverte freudienne et insistent sur lâimportance de la culture26. Câest dans ce contexte intellectuel que Kakar effectue sa formation de psychanalyste. La frĂ©quentation dâErikson, qui fait de lâidentitĂ© une construction psychosociale, lâa dĂ©jĂ amenĂ© Ă rĂ©flĂ©chir Ă la place de lâenvironnement socio-culturel dans la psychĂš humaine. La frĂ©quentation de la tradition francfortoise le conduit Ă poursuivre cette rĂ©flexion. Il commence dĂšs lors Ă regarder dâun Ćil critique les traditions psychanalytiques â en particulier lâego-psychology amĂ©ricaine â qui sâadossent Ă une conception trĂšs individualiste de lâhomme et jugent que lâenvironnement socio- culturel nâa quâune influence secondaire et superficielle sur la vie psychique des individus. Le projet intellectuel qui lâoccupera toute sa vie peut ĂȘtre dĂ©crit comme une rĂ©futation des thĂšses de cette psychanalyse individualiste, Ă partir dâune exploration de la psychĂš indienne et du rĂŽle de la sociĂ©tĂ© dans lâĂ©laboration de cette psychĂš. 26 Les façons prĂ©cises dâarticuler thĂ©orie freudienne et thĂ©orie de la sociĂ©tĂ© ont pu grandement varier et ont fait lâobjet de vifs dĂ©bats au sein des penseurs proches de lâInstitut de recherche sociale de Francfort. Pour une analyse dĂ©taillĂ©e de ces dĂ©bats, on peut se reporter Ă Genel 2016. Au-delĂ de ce contexte intellectuel, câest lâanalyse personnelle de Kakar qui le pousse Ă rĂ©flĂ©chir sur le rĂŽle de la culture dans la formation de la personnalitĂ©. DĂšs le dĂ©but de son analyse avec Clemens de Boor, un psychanalyste spĂ©cialiste de la mĂ©decine psychosomatique, Kakar sent confusĂ©ment quâen bien des domaines, de Boor et lui-mĂȘme ont du mal Ă se comprendre. Prenons les deux exemples sur lesquels il insiste dans son autobiographie. Tout dâabord, il se sent mal Ă lâaise devant lâattitude distante, voire froide, de Clemens de Boor. A ses yeux, la figure du psychanalyste incarne la personnification du vieux sage guidant avec bienveillance un disciple sincĂšre et travailleur qui [a] abdiquĂ©, au profit de son guru, toute responsabilitĂ© dans son propre bien-ĂȘtre » Kakar 2011a 200. Alors quâĂ la mĂȘme Ă©poque, câest le potentiel subversif de la psychanalyse qui fait son attrait auprĂšs de la jeunesse europĂ©enne et amĂ©ricaine, lâattirance de Kakar pour la psychanalyse tient beaucoup aux vertus de sagesse et de discernement quâil associe avec la mise Ă jour des contenus inconscients. Ainsi Kakar conçoit spontanĂ©ment sa relation avec son psychanalyste en la calquant sur le modĂšle relationnel maĂźtre / disciple. Kakar attend de son psychanalyste que, comme tout bon guru indien â et comme sâest en outre comportĂ© Erikson avec lui â, il montre bienveillance, sollicitude et compassion, de façon bien plus manifeste que ne le font habituellement les psychanalystes europĂ©ens. Il y a lĂ un premier dĂ©calage culturel avec son psychanalyste. Lâautre exemple sur lequel insiste Kakar pour illustrer les incomprĂ©hensions entre son psychanalyste et lui-mĂȘme, câest les relations intrafamiliales et la place accordĂ©e aux membres de sa famille Ă©largie. Kakar remarque que de Boor a tendance Ă considĂ©rer les oncles, les tantes et les cousins qui ont eu une grande importance dans son enfance et dans sa vie comme des figures de second plan. Il a le sentiment dâavoir du mal Ă faire comprendre lâimportance et la spĂ©cificitĂ© de chacune de ces relations. Le systĂšme de parentĂ© qui prĂ©vaut en Inde du Nord, et dans la famille punjabie de Kakar, distingue nettement des relations qui sont confondues dans le systĂšme de parentĂ© qui prĂ©vaut en Allemagne, et plus gĂ©nĂ©ralement en Europe. Tout dâabord, les relations matrilatĂ©rales et les relations patrilatĂ©rales sont clairement diffĂ©renciĂ©es, Ă la fois dans la terminologie utilisĂ©e, dans les devoirs et les obligations qui accompagnent ces diffĂ©rentes relations, et plus gĂ©nĂ©ralement dans les reprĂ©sentations collectives qui les entourent. Ensuite, au sein du mĂȘme cĂŽtĂ© de la famille celui du pĂšre ou celui de la mĂšre, un mĂȘme type formel de relation par exemple, neveu / oncle paternel se voit souvent redoubler dâun deuxiĂšme critĂšre de distinction, lâĂąge et le rang dans la famille, critĂšre qui Ă son tour entraĂźne une terminologie spĂ©cifique ainsi que des devoirs et des obligations diffĂ©rents. Ainsi, pour en rester au mĂȘme exemple, les oncles paternels sont clairement distincts des oncles maternels. Au sein des oncles paternels, les oncles plus ĂągĂ©s que le pĂšre sont diffĂ©renciĂ©s des oncles qui sont plus jeunes que lui. Les oncles maternels sont au contraire dĂ©signĂ©s par le mĂȘme terme. Ainsi, lĂ oĂč lâon parle dâ oncle » en français â ou dâ Onkel » en allemand â le punjabi distingue le taya le frĂšre aĂźnĂ© du pĂšre, le chacha le frĂšre cadet du pĂšre, le phupher le mari de la sĆur du pĂšre, le mama le frĂšre de la mĂšre et le masar le mari de la sĆur de la mĂšre. Chacun de ces termes indique une relation de parentĂ© spĂ©cifique et convoque un imaginaire bien particulier. Par exemple, le taya est une personne que lâon respecte et que lâon craint quand on entretient une relation de camaraderie et de taquinerie avec son chacha et quâon est gĂątĂ© et choyĂ© par son mama. Dans son analyse personnelle, Kakar convoque spontanĂ©ment tout lâĂ©ventail de ces relations. Mais il sâaperçoit que Clemens de Boor, qui est peu au fait des spĂ©cificitĂ©s du systĂšme de parentĂ© qui prĂ©vaut en Inde du Nord, a tendance Ă ne voir dans ses diffĂ©rents oncles et ses diffĂ©rentes tantes que de simples figures parentales, lissant ainsi totalement les spĂ©cificitĂ©s de chacune de ses relations. Kakar a le sentiment dâ un sĂ©rieux appauvrissement de [s]on monde
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